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Des questions pour le ministre de l'Éducation

Droit des parents

  1. Le Code civil du Québec (article 599), la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (article 26, paragraphe 3) et la Déclaration des Droits de l’Enfant des Nations Unies (principe 7) donnent tous trois aux parents la responsabilité et la priorité à choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. Comment justifiez-vous le fait que les nouveaux règlements imposés par votre gouvernement outrepassent ce droit humain fondamental?

La loi

  1. Puisque la Direction de l’enseignement à la maison, relevant de votre ministère, n’a pas assez d’effectifs pour accuser de réception des documents qui leur sont envoyés par les familles éduquant à domicile depuis le début de l’année scolaire, comment pouvez-vous bien évaluer l’application de la loi et du règlement déposé par votre prédécesseur durant la Commission parlementaire de la culture et de l’éducation en 2017?
  2. Pourquoi ne pas avoir attendu au moins une année afin de bien évaluer les résultats de la nouvelle loi avant d’apporter des modifications aux règlements sans aucune consultation?
  3. L’association canadienne Homeschooling Legal Defense Association (HSLDA) a fait un classement des provinces Canadiennes selon le climat dans lequel se déroule l’éducation à domicile. Avant l’application du projet de loi 144 adopté par votre prédécesseur récemment, le Québec se classait bon dernier à égalité avec Terre-Neuve et Labrador se méritant une note de D. Évidemment, avec les contraintes que le nouveau règlement ajoutera, cette note sera sans doute revue à la baisse. Le Québec peut alors s’attendre à être la pire province où s’établir lorsqu’on fait l’éducation à domicile. Pourquoi contraindre autant ces familles dans notre province?

Examens

  1. Le 27 mars 2019, en référence aux nouveaux règlements, vous avez affirmé sur votre page Facebook qu’« il y avait nécessité d’agir pour s’assurer que tous les enfants du Québec aient accès à une éducation de qualité ». En quoi la passation obligatoire des examens ministériels assure-t-elle une éducation de qualité aux enfants du Québec?
  2. Sur quoi vous basez-vous pour affirmer que d’imposer les examens ministériels est un gage de réussite (recherches, mémoires, etc.)?
  3. Dans son rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2014-2016, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) suggère au Ministère de l’éducation un parcours éducatif plus personnalisé, où les objectifs, les besoins et le rythme de l’enfant devraient être respectés. Pourquoi est-ce que le cadre réglementaire que vous souhaitez imposer va en sens inverse des recommandations du CSE en contraignant tous les enfants à passer des examens ministériels standardisés, faisant fi de leur rythme et de leurs besoins particuliers?
  4. Dans son rapport, le CSE ajoute que « L’évaluation aurait un rôle de tri social qui n’est pas favorable à la réussite des enfants, puisqu’elle mine l’estime de soi et favorise la compétition entre eux ». Pourquoi alors imposer un modèle d’éducation unique où l’évaluation est obligatoire?
  5. Combien coûtera ce changement aux contribuables alors que le règlement en place a moins d'un an et n'a pu être évalué encore?
  6. En quoi l'obligation de passer des examens contribuera à votre objectif d’éliminer les écoles religieuses illégales?

Programme de formation de l’école québécoise et approches alternatives

  1. Le Québec est la province avec le plus bas taux de diplomation sur cinq ans au Canada. Seulement 64% des jeunes Québécois qui fréquentent une école publique réussissent à obtenir un diplôme « dans les temps requis ». Comment justifiez-vous l’imposition du système d’éducation public à tous les enfants du Québec lorsque la performance de ce dernier laisse autant à désirer?
  2. Avec les modifications apportées aux règlements, des méthodes comme l’apprentissage naturel ou le unschooling deviennent pratiquement interdites. Pourtant, on sait que les grandes universités américaines, comme Harvard, vont aller jusqu’à faire du démarchage pour cibler les parents qui font du unschooling. Ils souhaitent la venue de ces enfants dans leur établissement, car ils sont généralement motivés et créatifs. À la lueur de ces informations, pourquoi proscrire des méthodes d’apprentissage alternatives qui ont fait leurs preuves et qui sont en demande dans les universités prestigieuses?
  3. Croyez-vous que le fait d’imposer des examens ministériels et autres évaluations standardisées s’harmonise avec la philosophie d’apprentissage naturel, et pourquoi?
  4. Avez-vous des preuves attestant que de de suivre la Progression des apprentissages est un gage de réussite (recherches, mémoires, etc.)?
  5. Plusieurs familles considèrent qu’être contraintes à enseigner le Programme du ministère à leurs enfants dans leur maison est de l’ingérence de l’État dans leur vie privée. Qu’avez-vous à répondre à ces familles?
  6. Dans votre livre « Et si on réinventait l’école? », vous y « déplore[z] le fait que les initiatives hors normes, les projets particuliers et stimulants se voient trop souvent entravés à partir du moment où ils n’entrent pas dans le cadre strict des règles administratives habituelles », entre autres. Comment pouvez-vous du même souffle dénoncer l’entrave aux initiatives hors normes en matière d’éducation et retirer le droit aux parents d’opter pour des approches d’éducation novatrices différentes du programme d’éducation public québécois?
  7. Montessori est une des pédagogies alternatives les plus répandues au monde avec plus de 25 000 écoles en opération sur la planète. Croyez-vous que le fait d’imposer des examens ministériels et autres évaluations standardisées s’harmonise avec la philosophie Montessori et pourquoi?

Autres

  1. Lors de l’élaboration du projet de loi 144, une table de concertation constituée de plusieurs acteurs du milieu de l’éducation a été mise sur pied. Pourquoi n’avez-vous pas consulté cette table de concertation avant d’imposer les nouveaux règlements?
  2. Pourquoi la table de concertation a-t-elle été suspendue sans raison depuis le début de cette année scolaire?
  3. Pourquoi n’avez-vous pas pris le temps de rencontrer les familles qui font l’éducation à domicile afin de bien comprendre leur réalité particulière?
  4. Dans un article paru le 28 mars 2019 dans Le Devoir, on peut lire : « Le Devoir a pu consulter une série de projets d’apprentissage rédigés par des parents qui font l’école à la maison. ». Cette fuite d’informations confidentielles est tout à fait inacceptable. Comment se fait-il que des journalistes du Devoir aient eu accès à des données confidentielles envoyées à la Direction de l’enseignement à la maison, relevant de votre ministère, par des parents faisant l’éducation à domicile?
  5. Quelles seront les dispositions prévues pour les enfants qui ont été retirés de l'école parce que les conditions imposées par le milieu scolaire (comprenant entre autres examens et programme imposé) étaient anxiogènes pour ceux-ci?
  6. Pourquoi faites-vous de façon volontaire, lorsque vous abordez cette loi et ce règlement, un rapprochement entre les enfants éduqués à domicile et les écoles religieuses illégales alors que ce sont deux réalités très différentes et que la grande majorité des familles faisant ce choix ne le font pas pour des raisons religieuses?
  7. Sans connaître les différentes réalités et motivations des parents qui font l’éducation à domicile, vous affirmez sur votre page Facebook Jean-François Roberge - député de Chambly (consultée le 3 avril 2019) : « Je tiens à préciser que la grande majorité des parents qui font l’enseignement à la maison avec leurs enfants s’acquittent de cette tâche avec brio. Ces changements ne les affecteront pas. » Comment pouvez-vous avoir la certitude que les nouveaux règlements ne nuiront pas à la progression et au bien-être de leurs enfants?
  8. Jusqu’à maintenant, combien de lettres, courriels et appels avez-vous reçus de la part de parents-éducateurs s’opposant à votre projet de règlement?
  9. Jusqu’à maintenant, combien de lettres, courriels et appels chacun des députés à l’Assemblée nationale a-t-il reçus de la part de parents-éducateurs s’opposant à votre projet de règlement?
  10. Combien d’enfants ont-été trouvés grâce au croisement de données entre la Régie de l’assurance maladie du Québec et celles du Ministère de l’éducation?